Aramand Abécassis

JUIF? Selon Armand Abécassis

 

Armand Abécassis, né au Maroc en 1933, est écrivain et professeur émérite de philosophie générale et comparée à l’Université Michel de Montaigne, Bordeaux III. Docteur d’Etat, certifié en langues sémitiques ainsi qu’en langue arabe, il a reçu le prix de l’Académie des sciences morales et politiques pour son œuvre sur La Pensée juive. Titulaire des Palmes académiques, il a reçu le Prix de l’Amitié judéo-chrétienne en 2009. Il est directeur des études juives de l’AIU.

Bernard-Henri Lévy

JUIF? Selon Bernard-henri Lévy

 

 

 » Être juif c’est avoir rapport aux nations, c’est avoir rapport à l’altérité et c’est avoir un certain rapport à l’altérité et à l’altérité des nations. Et ce certain rapport, vous pouvez l’appeler comme vous voulez. Être juif c’est être l’aiguillon des nations, ou selon les récits du Deutéronome, le trésor des nations. Vous pouvez considérer que c’est les accompagner sur le chemin de la rédemption, les accompagner en secret – si vous êtes religieux, ce qui n’est pas mon cas, à travers les portes du messianisme. En tout cas, c’est avoir affaire à l’altérité. Je crois qu’on ne se sent jamais juif de la même façon. L’être juif est une force traversante. C’est quelque chose qui vous traverse à certains moments plus qu’à d’autres. On est juifs plus intensément à certaines périodes de sa vie. Certains jours de l’année plus que d’autres. On est très intensément juif le jour de Kippour naturellement. On est très intensément juif dans les moments où on est habité par la sollicitude à l’endroit d’autrui…puis il y a des moments où on est moins intensément juif. Il ne suffit pas d’être porteur d’un nom juif bien que ce soit très important. Etre juif n’est pas un état. C’est un acte, une situation vécue et il ne suffit pas d’être juif pour être juif. »